We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Un prince parmi les voleurs

from Le Jardin des Especes by Héliodrome

/
  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      $1 USD  or more

     

  • ORDER VINYL FROM OUR WEBSITE

lyrics

Pour compenser la perte de clarté de mes journées / J’ai enroulé un foulard autour de mon visage / Pour ne laisser paraître que mes yeux élimés, / Brûlés par le reflet du soleil sur la neige sale. / L’hiver intérieur qui m’habite facilite le pistage / De la bête qui vit dans le désir de mes voyages. / En cherchant des traces fraîches de mon ethnicité, / J’ai traqué le démon pendant plusieurs semaines / Pour enfin la retrouver dans une église du Mile-End / Mise en pièce sur la scène d’un théâtre de vérité. / La pulsion sexuelle transformée en quête spirituelle / Guide le trajet de ma réponse à l’appel du minaret / Et je fraye mon chemin parmi la foule des fidèles / Qui sommeillent comme sujet des rêves que je fais. / Les prières m’ont fait tourner sur moi-même de façon obscène.

Et je me révèle entre les moments où les parois de la caverne / S’ouvrent et se referment le temps d’un passage clandestin. / Comme chaque déplacement est marqué par l’effet de son retour, / J’ai été trompé par la distance entre moi et l’astre de jour. / Si j’avais su que ce permis de chasse n’était pas le mien / Je n’aurais jamais retué l’animal dont je m’étais déjà nourri.

Seule ma langue décèle le sel de mes larmes / Lorsqu’elles glissent de mes joues à ma bouche. / Même les sachets de thé collés sous mes yeux / N’arrivent pas à en changer le goût de souffre. / Ma tristesse contient la saveur artificielle du sacrifice / Car on m’a convaincu de faire don de ma souffrance / À l’influence magique qu’exercent les paroles de l’exorciste. / J’ai cherché à entendre au-delà du sens, / Mais des mots arabes se sont insérés dans la prêche / Et ont recouvert le vide du discours d’une étoffe de laine rêche. / Aucune unité de mesure ne permet d’évaluer le poids de l’humilité religieuse / Ce n’est qu’en se frappant dessus qu’on s’aperçoit qu’elle sonne creuse. / Même si on a serti le contour de la foi de pierres précieuses / Les étapes de la voie ne restent que des anneaux de plombs / Chauffés à blanc par la chaleur corporelle de nos doigts / Afin de transmettre au métal froid la part honteuse de nos pulsions. / Sous la barbe et le turban, se cache l’objet brillant / Qui me pousse à joindre spontanément le chant de la prière. / Le tournoiement des derviches vient soulever la poussière / Qui s’accumule sous les meubles de mes conversations de salon / Et fait rougir mes yeux lorsqu’elle passe entre mes poumons.

En marchant parmi les épouvantails dans le champ du croire / J’ai croisé le spectre d’un homme au regard presque vide / Qui se promène sans le savoir sur le sentier d’un réel / Que j’élide trop souvent de mes réflexions pour me perdre. / Par hasard, j’ai fait asseoir mon œil parmi ses couleurs / Et vu l’étrangeté du silence qui émane de ses gestes. / En enfonçant l’empreinte de ma poigne près de son cœur / Il a pris la mesure de ma force avec deux doigts de sagesse. / Un mutisme complaisant trahit une différence évidente / Et par son sourire entendu je comprends le peu qui lui reste. / Pourtant parmi ce rassemblement de soufis un seul se dresse / Et c’est lui l’homme libre à qui on a coupé la langue. / Œil pour œil, les mots sont le prix d’une vérité cartésienne / Car il n’a pas su parler ce qu’il ne pouvait vérifier par lui-même. / Soutenu au-dessus du gouffre par une parole de femme, / Ses muscles tremblent quand son corps en témoigne / Et les seuls bouts de mémoire arrachés de sa bouche / Sont des phrases articulées quand l’anche rencontre son souffle. / Au contact des différentes trames inconscientes qui se touchent / Émerge l’être d’origine que le fantasme étouffe. / Et tandis que les autres tourbillonnent emportés par la bourrasque / Lui par défaut demeure dans l’œil du cyclone et reste sur place.

credits

from Le Jardin des Especes, released March 14, 2017

license

all rights reserved

tags

about

Endemik Music Montréal, Québec

Canadian independent hip hop and experimental label since 2001. Originated in Halifax, NS and re-located to Montreal, QC.

contact / help

Contact Endemik Music

Streaming and
Download help

Redeem code

Report this track or account

Endemik Music recommends:

If you like Endemik Music, you may also like: